Les reins niortais ne lui disent pas merci. Ferris N’Goma (24 ans) en a maltraité plusieurs paires, vendredi soir à La Source, avec ces accélérations, ses virgules et ses passements de jambe exécutés à la vitesse de l’éclair. Un arsenal qu’on lui connaît depuis son arrivée à l’US Orléans durant l’été 2015, mais qu’il n’avait peut-être jamais utilisé à aussi bon escient en Ligue 2. Au point d’y voir son meilleur match dans la division.
« C’est fort possible », confessait-il, après la belle victoire orléanaise (3-1) sur les Chamois, qui a propulsé l’USO sur le podium. « Je me sens de mieux en mieux dans cette équipe. Je prends de la confiance et de l’expérience, je tente plus, et ça me réussit. C’est le fruit du boulot aussi », poursuivait l’ancien international jeunes (U16, U17 et U18), impliqué directement sur le deuxième but des siens lors de cette 7 e journée.
Ce sont bien ses appuis de felin, beaucoup trop rythmés pour le Niortais Julien Dacosta, qui l’ont obligé à commettre l’irréparable dans sa propre surface de réparation. Karim Ziani s’est chargé de la sentence et a donné un peu plus corps à la domination loirétaine. Ferris N’Goma a donc, lui, fait en sorte de l’entretenir, avec classe. Ce qui lui a valu une sacrée ovation du stade à son remplacement à un quart d’heure de la fin.
Didier Ollé-Nicolle, son coach, a également eu des mots élégants pour lui à son passage en conférence de presse. « Je l’avais déjà trouvé très bon contre Lens. Il l’avait encore été en deuxième mi-temps la semaine dernière (au Havre) et il remet ça, ce soir. C’est un garçon intéressant, il a des jambes, c’est un bon technicien. À force de travailler, il apure son jeu. Il a de moins en moins de déchets. Je lui donne la liberté pour prendre des opportunités et il les saisit ». À l’en croire, et on ne lui donne pas tort, « ce vrai milieu-attaquant a encore un cap à franchir, celui de l’efficacité ». Et de convoquer de prestigieux modèles pour appuyer son propos. « Tous les grands milieux polyvalents, comme Gerard ou Lampard, se sont mis à marquer des buts à un moment donné de leur carrière, après une prise de conscience. Ils se sont dits, qu’avec leur technique, leurs forces et leurs qualités, il n’y avait aucune raison de rater dans les 16,50 m ce qu’ils réussissaient à trente mètres du but. Ferris doit aussi avoir ce déclic », éclairait-il, convaincu d’avoir « les leviers » pour accompagner cette montée en gamme. On ne demande que ça !
Source : https://www.larep.fr/
Raphaël Coquel